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Selon le livre, le monde entier est structuré par l’industrie culturelle (la culture de masse), laquelle est un système formé par le film, la radio, la presse écrite.
L'industrie culturelle tend non pas à l’émancipation ou à la libération
de l’individu, mais au contraire à une uniformisation de ses modes de
vie et à la domination d’une logique économique et d’un pouvoir
autoritaire. Le phénomène ne concerne pas seulement
les pays totalitaires, mais également les autres pays, à commencer par
les sociétés libérales.
Il y a une unité de la civilisation de masse, qui est dirigée d'en
haut par un pouvoir économique qui dépasse celui de l’industrie
culturelle et exerce sur elle son emprise. Il n’y a pas de différence de
nature entre la propagande et l’industrie culturelle : la technique est
la même. Le consommateur est considéré seulement comme client et comme
employé, soit comme matériel statistique (comme un moyen et non comme
une fin).
La « culture » propagée par l’industrie culturelle n’est pas quelque
chose d’extérieur à l’existence de l’individu. Elle semble concerner
uniquement ce qui relève du loisir ou du divertissement, mais c’est là
qu’elle exerce en réalité son emprise la plus forte. On croit échapper
dans le divertissement au processus de travail, mais en réalité, c’est
dans le divertissement que l'individu est préparé et discipliné par
l'industrie culturelle pour l’affronter. Les carrières des professions
libérales sont déterminées par l’appartenance à la "culture" plus encore
que par les savoirs techniques, car c’est dans la "culture" que se
manifeste l’allégeance au pouvoir et à la hiérarchie sociale. S’amuser,
c’est donc être en accord avec la société.
Le système de l’industrie culturelle marginalise, au contraire, ceux
qui refusent cette uniformisation. Le pauvre est l’exclu par excellence
du système. Bien que l’art se trouve également en dehors du système a
priori, il n’échappe pas en fait à la logique de l’industrie culturelle,
et se reconnaît même en elle comme un objet de consommation. En
réalité, les individus sont imprégnés jusque dans leur langage, dans
leurs gestes, dans leurs émotions les plus intimes par le pouvoir de l’industrie culturelle. Les consommateurs sont contraints de devenir non des sujets mais des produits.
janvier 2012 - prix: 6,20 €
format : 10 x 17 mm
112 pages
ISBN: 978-2-84485-436-0
Kulturindustrie, Theodor Wiesengrund Adorno, Max Horkheimer Nouvelles dictatures européennes et Seconde Guerre mondiale Désillusions et désengagements (1947-1951)
Il est une chose à propos de laquelle, il est vrai, l’idéologie creuse ne badine pas : la sécurité sociale. 'Nul ne doit avoir faim ou froid ; tout contrevenant ira au camp de concentration' : cette plaisanterie qui vient de l’Allemagne d’Hitler pourrait servir d’enseigne à toutes les entrées d’établissements de l’industrie culturelle. Traduit de l'allemand par Eliane Kaufholz.
Il est une chose à propos de laquelle, il est vrai, l’idéologie creuse ne badine pas : la sécurité sociale. 'Nul ne doit avoir faim ou froid ; tout contrevenant ira au camp de concentration' : cette plaisanterie qui vient de l’Allemagne d’Hitler pourrait servir d’enseigne à toutes les entrées d’établissements de l’industrie culturelle. Traduit de l'allemand par Eliane Kaufholz.
janvier 2012 - prix: 6,20 €
format : 10 x 17 mm
112 pages
ISBN: 978-2-84485-436-0