Quelques bris de verres, quelques palettes brulées. Et les éternels avant-gardistes de la revendication sous-syndicale passant leurs nuits à écouter des discours à dormir debout. Construisant en petit le reflet de leur monde socio-professionnel : "commissions", "élections", ... Ca sent bon le gestionnaire spécialiste.
Les mêmes gestionnaires que nos DRH qui nous pourrissent la vie au quotidien dans nos prisons-bureaux, dans nos casernes-usines, ...
Le problème avec Nuit Debout Paris c'est qu'ils ne sont pas ce qu'ils
prétendent être. Ils se sont pris pour une fraction du mouvement social
en lutte, puis carrément le mouvement social en lui-même. La quête de ND
c'est le hold up de la légitimité. Avec leurs commissions à la con ils
se sont pris pour le mouvement en soi. Peut on sérieusement prétendre
décider au nom du mouvement social sous prétexte qu'il ne s'est pas
encore auto organisé ? Bien sûr que non.
ND Paris est symptomatique
de l'avant-gardisme militant. Car ND Paris n'est ni le mouvement social,
ni une fraction du mouvement social, il est une avant-garde coupée du
mouvement social. Non les NDistes ne sont pas des bobos (terme galvaudé,
un bobo est un bourgeois, pas un salarié) c'est des conneries de réacs
de dire ça et je ne le rejoins pas, mais oui on est face à un profil
social de couches supérieures du salariat avec :
- prédominance de l'intellectualisme (d'où l'émergence de gourous) donc de parlottes interminables et asphyxiantes (pardon asphyx-chiantes) ;
- surdétermination de l'organisation comme préalable à l'action (fractionnement horizontal comme autant de spécialisations : on se croirait à l'université bourgeoise), goût méticuleux pour la procédure gestionnaire ;
Les NDistes parisiens ont bien compris qu'ils n'étaient rien d'autre qu'une avant-garde inter-militante sans légitimité : ils ne sont issus ni de conseils de quartiers ni d'assemblées de boîtes, ils sont une convergence géographique de militants disponibles. Passer la nuit debout est un luxe qui exclut de fait la quasi-totalité du prolétariat potentiellement apte à rejoindre le mouvement social, d'une façon ou d'une autre, en dehors des sorties syndicales balisées.
Comme ils l'ont compris et qu'ils tournent en rond entre eux puisque la masse exploitée ne les a pas reconnu (et tant mieux!) comme la fraction d'entre elle en lutte, ils prennent conscience de ce qu'ils sont : une fraction du salariat coupée du mouvement social par ses singeries avant-gardistes. Ils ne leur reste donc plus qu'à faire ce pourquoi ils auraient dû se cantonner dès le départ en tant que fraction "conscientisée" : l'extension quantitative (pour le qualitatif c'est foutu, j'y reviendrais) de la lutte. Et c'est là qu'intervient l'énième écueil de ce mouvement avant-gardiste. Se remettant aux mains de gourous bourgeois du spectacle éditorialiste ils adhérent alors à l'idéologie de cette bourgeoisie intellectuelle pour laquelle tout se fait par en haut, du haut vers le bas. Les leaders décident et les masses suivent. D'où, mécaniquement, le réflexe d'aller se jeter dans la gueule du loup : aller s'agenouiller devant les bureaucrates cégétistes pensant ainsi être adoubés d'une légitimité sociale qui leur manque tant.
Spécialisation, avant-gardisme, leadership, dirigisme, ... ND Paris doit être reconnu pour ce qu'elle est : l'ennemie du mouvement social, l'avant-garde avec tous ses travers qui va jusqu'à remettre, d'une façon auto-proclamée, le mouvement social à la bureaucratie cégétiste qui saura siffler la fin de la lutte et la saboter de l'intérieur dans son rôle social habituel de prévention/répression des luttes du salariat.
Enfin ultime impasse : faire croire que la lutte contre la Loi Travail est une lutte en soi, on sait bien qu'en définitive le problème c'est le Capital et toute tentative de circonscrire la lutte dans le capitalisme (les "revendications") est un leurre. Aujourd'hui, plus que jamais le problème c'est le capitalisme lui même, et pas ses lois. La force du Capital est dans ce genre d'opposition trade-unioniste, et il en sortira toujours vainqueur, d'une façon ou d'une autre.
- prédominance de l'intellectualisme (d'où l'émergence de gourous) donc de parlottes interminables et asphyxiantes (pardon asphyx-chiantes) ;
- surdétermination de l'organisation comme préalable à l'action (fractionnement horizontal comme autant de spécialisations : on se croirait à l'université bourgeoise), goût méticuleux pour la procédure gestionnaire ;
Les NDistes parisiens ont bien compris qu'ils n'étaient rien d'autre qu'une avant-garde inter-militante sans légitimité : ils ne sont issus ni de conseils de quartiers ni d'assemblées de boîtes, ils sont une convergence géographique de militants disponibles. Passer la nuit debout est un luxe qui exclut de fait la quasi-totalité du prolétariat potentiellement apte à rejoindre le mouvement social, d'une façon ou d'une autre, en dehors des sorties syndicales balisées.
Comme ils l'ont compris et qu'ils tournent en rond entre eux puisque la masse exploitée ne les a pas reconnu (et tant mieux!) comme la fraction d'entre elle en lutte, ils prennent conscience de ce qu'ils sont : une fraction du salariat coupée du mouvement social par ses singeries avant-gardistes. Ils ne leur reste donc plus qu'à faire ce pourquoi ils auraient dû se cantonner dès le départ en tant que fraction "conscientisée" : l'extension quantitative (pour le qualitatif c'est foutu, j'y reviendrais) de la lutte. Et c'est là qu'intervient l'énième écueil de ce mouvement avant-gardiste. Se remettant aux mains de gourous bourgeois du spectacle éditorialiste ils adhérent alors à l'idéologie de cette bourgeoisie intellectuelle pour laquelle tout se fait par en haut, du haut vers le bas. Les leaders décident et les masses suivent. D'où, mécaniquement, le réflexe d'aller se jeter dans la gueule du loup : aller s'agenouiller devant les bureaucrates cégétistes pensant ainsi être adoubés d'une légitimité sociale qui leur manque tant.
Spécialisation, avant-gardisme, leadership, dirigisme, ... ND Paris doit être reconnu pour ce qu'elle est : l'ennemie du mouvement social, l'avant-garde avec tous ses travers qui va jusqu'à remettre, d'une façon auto-proclamée, le mouvement social à la bureaucratie cégétiste qui saura siffler la fin de la lutte et la saboter de l'intérieur dans son rôle social habituel de prévention/répression des luttes du salariat.
Enfin ultime impasse : faire croire que la lutte contre la Loi Travail est une lutte en soi, on sait bien qu'en définitive le problème c'est le Capital et toute tentative de circonscrire la lutte dans le capitalisme (les "revendications") est un leurre. Aujourd'hui, plus que jamais le problème c'est le capitalisme lui même, et pas ses lois. La force du Capital est dans ce genre d'opposition trade-unioniste, et il en sortira toujours vainqueur, d'une façon ou d'une autre.