Le système contemporain, par défiance, par cynisme, mais surtout par sa
logique propre, bannit l’exubérance de la vie. Son efficacité est fondée
sur la reproduction à l’identique de mécanismes exacts et disciplinés.
Selon les règles de ce système mortifère, les adultes seraient des êtres
voués au travail et les enfants, adultes en devenir, devraient
s’adapter le plus rapidement possible à leur futur tout tracé. Dès leur
plus jeune âge, les enfants sont assimilés à des consommateurs avec des
besoins spécifiques, ou des producteurs de biens à part entière. Mais
nous aurions tort de croire que les enfants non travailleurs sont
épargnés par l’idéologie du travail. À l’école, à la maison, dans les
médias, tout est fait pour qu’ils admettent qu’ils devront plus tard
produire de prétendues richesses. Dans ce monde glacé de la Mégamachine,
l’enfance est une étape improductive dont il s’agit de réduire au
minimum la durée. Ce sont pourtant les enfants qui, par leur exubérance
et leur émerveillement devant le monde, nous offrent spontanément une
leçon de savoir-vivre. Et de savoir-lutter.
Éditeur : Homnisphères
Thèmes : éducation, école
- 2007 |
- 112 pages |
- 10.00 €