mercredi 29 juillet 2015

Sur quelques falsificateurs et leurs méthodes

Tant qu'il y aura des super-professeurs de la radicalité
Nous avions déjà analysé les méthodes de certaines brillantes plumes anti-autogestion, nous ne pensions pas après avoir ridiculisé un temps leurs méthodes devoir remettre ça (très prochainement nous retaperons de nouveau sur l'autre camp falsificateur de l'autogestion, les altermondialistes, puisque la bêtise des premiers se nourrit de l'ignorance des seconds), d'autant que l'audience misérable de ces cercles est assez restreinte. Le plus difficile bien entendu sera d'entamer les certitudes de cette conscience cosmique de l'ultragauchisme antigestionnaire de ces professeurs savants de la communisation.

Mais nous sommes comme cela et le pays gauchiste du mensonge aliénant ne manquera jamais de nous faire réagir, sans doute une question de faiblesse, éthique (cette même éthique qui manque aux antigestionnistes sur ce sujet précis, mais c'est un autre débat). Bref, antigestionnisme et altermondialisme sont les deux mamelles de la théorie en carton-pâte : prendre la partie pour le tout et dans une fuite en avant éperdue se prendre les pieds dans le tapis du radicalisme en boîte pour les premiers et du coopérativisme copyright pour les seconds.  Ainsi la perle de la falsification est là : La reprise des boites en 10 questions. Tout est bon dans l’autogestion ? Voyons de plus près, et répétons encore une fois.
Il s’agit de faire une critique des discours pro-autogestion comme solution générale à la crise, voire même pour certain-e-s comme alternative au capitalisme.
Suspense, on attend donc avec impatience la critique des discours "pro-autogestion" (mais de quelle autogestion parle-t-on au juste hein ?), notre pouls s'accélère, on imagine déferler une avalanche de textes de l'autogestion sociale, des écrits de Serge Bricianer par exemple, voir même comme les Tanquilyauradelamauvaisefois sont joueurs le dernier texte de l'International solidarity labour sur le sujet. Le suspense est entier ...
     La reprise des boites sous forme de SCOP est la pratique de l’autogestion la plus répandue.
Abracadabra ! La scop c'est de l'autogestion. Mais attention m'sieur, 'dame, c'est même la plus répandue ! Comme une mauvaise grippe ! Brrr ça fait peur ! C'est reparti, cela confine au gâtisme chez les antigestionnistes primaires, mais comme nous souhaitons pour notre part ne pas verser dans cette pathologie sénile qu'affectionne cette ultragauchisme du bavardage, nous nous permettrons de nous auto-citer (on va le faire souvent dans cet article), nous affirmons encore que dans le coopérativisme capitaliste il n'y a pas un gramme d'autogestion. Confondre à ce point participation au capital et gestion de la production relève soit d'une incompétence flagrante dans l'analyse du coopérativisme soit d'une mauvaise fois à toute épreuve.
 Les Sociétés COopératives et Participatives sont des entreprises dans lesquelles le capital est détenu au minimum à 51% par les salariés associés, le reste appartient à des « sociétaires extérieurs ». les salariés ont au minimum 65% des voix à l’assemblée générale. Une SCOP peut très bien avoir recours à des salariés non-associés ce qui engendre de sacrées inégalités entre salariés. Nous y reviendrons.
L'autogestion c'est lorsque l'ensemble des travailleurs prend seul l'ensemble des décisions or ici la conscience cosmique nous révèle que dans les scops il s'agit d' "au minimum 65% des voix". Donc on peut avoir une autogestion à 65%, ou bien à 75%, ou bien à 99% ... Autogestion ou cogestion ? Il y a de l' "autogestion" mais il y a des dirigeants ce qui ne laisse aucune ambiguïté sur le paradoxe soulevé : comment autogérer en étant dirigé à la fois ? Qu'une critique du coopérativisme capitaliste soit construite sur des faits qui relèvent de l'exploitation est une chose, amalgamer cette forme de propriété du capital avec l'autogestion en est une autre. :
Le patron bien qu’élu par les associés n’est pas « librement » choisi. Il doit avoir des compétences et une expérience de patron (chez SeaFrance c’est l’ancien président d’une société concurrente qui dirigera la SCOP . Son pouvoir dans la boite est réel, il peut embaucher et licencier des salariés non-associés. 
Ce qu'il fallait donc démontrer. Dénoncer l'autogestion à travers le coopérativisme capitaliste c'est comme critiquer (toute proportion gardée bien entendu) le communisme à travers le stalinisme. On se serait donc attendu à un véritable débat constructif avec ces camarades. Pour l'instant la porte reste ouverte à une confrontation sincère. Mais toute persévérance des communisateurs dans cette falsification révèlerait alors l'intentionnalité d'une entreprise consciente bien mal intentionnée. On peut traficoter la réalité pour trouver de l'autogestion ouvrière dans la cogestion capitaliste, ce serait comme trouver de la communisation chez les khmers rouges (à utiliser les mêmes méthodes on peut vraiment y arriver). A bon entendeur.

Contre capital - juillet 2015

Lire également pour rappeler aux communisateurs qu'ils n'ont pas le monopole des mauvais coups :
Grèce : Les voies de la communisation ne sont pas impénétrables