lundi 27 juin 2016

Explosion de colère à Oaxaca : étendons l’agitation et la guerre sociale !

[Materiales/trad. Tridni Valka] - « Quelle rage ressent-on à la vue de leurs armes, parce que de notre côté on doit courir à cause des gaz qui t’obscurcissent la vue, qu’ils t’arrivent par devant ou par les airs quand deux hélicoptères te foncent dessus, nous foncent dessus. Des mères, des pères, des jeunes, des enfants qui se battent, unissant leur courage, non pas pour la réforme, ni pour la section 22, mais pour les morts, pour la pauvreté, parce qu’ils ne parviennent plus à joindre les deux bouts et que les prix s’envolent comme les hélicoptères meurtriers. »
Témoignage d’un prolétaire sur les barricades d’Oaxaca.
Alors que la bourgeoisie accumule du capital, les exploités accumulent la rage. Le soulèvement actuel à Oaxaca, où des barricades s’enflamment à nouveau, donne la preuve complète que la lutte des classes est toujours en vigueur. Nous, prolétaires, qui souffrons quotidiennement des conditions misérables de survie et d’exploitation que nous impose la dictature de l’économie, nous sommes aussi ceux qui, tous les jours et de différentes manières, luttent contre cette réalité répugnante.


La généralisation croissante de la lutte a commencé à briser certaines barrières, preuve en est l’adhésion de nombreux prolétaires en appui aux barrages routiers et à l’organisation de l’auto-défense dans les territoires où les corps répressifs ont fait des incursions (visant à restaurer la normalité citoyenne nauséabonde). Les participants au conflit ne se réduisent pas à quelques enseignants, étudiants ou parents… ils font tous partie du même sujet historique de la lutte de classe : le prolétariat, et pas à l’ensemble des citoyens ni à aucune autre catégorie sociale-démocrate.
Le germe de la rébellion de notre classe doit se répandre, car une lutte isolée est une lutte perdue ; à son tour, celle-ci doit rompre avec toutes les illusions démocratiques. Nos besoins ne peuvent être satisfaits à une table de négociations, ni par la signature d’accords ou par des réformes. La rage de notre classe qui s’est accumulée et qui a débordé est en train de s’organiser et de s’étendre, mais il faudra qu’elle dépasse ses limites, qu’elle lutte contre ses propres contradictions et qu’elle prenne un cours révolutionnaire, sinon elle sera une nouvelle fois vouée à l’échec.
Tout au long de ce conflit, la force militaire et policière du capitalisme a rallongé la liste de l’Etat des morts, des détenus et des disparus. Et cela continuera ainsi jusqu’à ce que la paix sociale soit brutalement imposée aux opprimés et que ceux-ci se résignent à obéir servilement aux desseins des puissants. Face à l’assaut répressif, il est clair que la réponse ne se trouve pas dans le pacifisme ni dans des marches les bras croisés ; il est essentiel d’organiser l’auto-défense et d’attaquer les forces répressives, les gouvernants, les députés et les geôliers. Camarades, cette dure réalité imposée ne supporte aucune naïveté ! Il faut que cela soit clair que l’Etat ne va jamais punir les meurtriers à sa solde ni ses tortionnaires ! Sous le soleil noir du capitalisme, on ne nous offre que de mourir de faim ou sous les balles des gendarmes ! Ils craignent notre lutte et c’est pour cela que dans toutes les manifestations, ils utilisent les blindés, les gaz toxiques et les balles en caoutchouc !
La racine de tous ces massacres, c’est la domination du capitalisme, et c’est pour cela que nos luttes doivent être dirigées vers la destruction totale, il n’y a aucune réforme ni amélioration possible. Par conséquent, la consigne ne doit pas être « la défense de l’éducation » ou de la « nation » ; se plier aux programmes et consignes de la démocratie ne nous conduit qu’à renforcer les fondements de cette société de classe : le travail salarié, la concurrence et la dictature de l’argent sur la vie humaine. Notre consigne doit être la radicalisation et la mise en commun de nos luttes ; celles-ci ne peuvent plus s’égarer plus longtemps dans le morcèlement (entre les travailleurs d’un côté et les chômeurs de l’autre) ; en outre, il est nécessaire de briser le piège des domaines légaux et juridiques ; l’Etat est notre ennemi, il n’y a rien à mendier ni aucune raison de traiter avec lui d’égal à égal.
La lutte autonome du prolétariat contre le monde de la marchandise est la seule voie qui nous mène à l’émancipation réelle. Ne gaspillons pas nos énergies à essayer de concilier des intérêts incompatibles, il n’y a pas moyen de pactiser avec notre ennemi mortel. Ne versons pas notre sang pour « améliorer » le capitalisme, il n’y a rien de positif qui puisse y être sauvé, ce qui est pourri de l’intérieur n’a pas d’autre avenir que son extinction, et donc contribuons à son anéantissement total, parce que ce n’est qu’en triomphant et en détruisant ce qui nous détruit que nous pouvons récupérer notre humanité.
Ensuite, que les flammes des barricades ne se contentent pas de destituer l’un ou l’autre serviteur de l’Etat-Capital, que notre lutte ne se réduise pas à abattre l’une ou l’autre réforme, que nos combats ne s’acharnent pas à éliminer l’un ou l’autre président. Organisons quelque chose en accord avec nos intérêts historiques dans cette guerre de classe mondiale, il est temps d’assumer une seule bataille : classe contre classe, où aucun retour en arrière n’est possible.
Il est temps de descendre dans les rues et que la peur commence à changer de camp !
Que la solidarité ne soit pas seulement une parole écrite !
Propageons les occupations dans les écoles, les lieux de travail, les transports, les rues, les places et les médias bourgeois !
Que brûle ce qui doit être brûlé !
Quelques enragés, en colère, incontrôlés et fatigués de toute cette merde.
Mexique. 2016.