mardi 15 octobre 2013

Terrain d’épreuve pour le discours « social » du FN : le travail du dimanche

Sur le plan social, l’extrême droite continue de s’afficher de façon démagogique comme prétendue meilleure amie des couches populaires et des salarié-e-s, en colère contre les partis « UMPS ».   Or, sous le vernis, on trouve comme souvent une autre image et un autre projet. Ainsi, les médias affiliés au FN se sont montrés extrêmement enthousiastes, dans la dernière période, vis-à-vis de la récente campagne médiatique en faveur d’une extension du travail du dimanche (à travers l’ouverture dominicale des magasins de vente). Ceci d’autant plus que certains salariés, souvent bien encadrés par « leurs » directions et/ou pris à la gorge par des salaires trop bas pour vivre (en dehors des majorations pour le travail dominical), se sont mobilisés pour revendiquer leur « liberté de travailler ».

Les médias d’extrême droite tels que « Nations presse info » - principal média sur Internet des « marinistes » du FN -  applaudissaient bruyamment à cette mobilisation. Affirmant, du même coup, que les prétendus blocages contre la « liberté de travailler » montraient une fois de plus la nocivité des syndicats : « Face au sectarisme syndical et politique qui ruinent la France depuis 40 ans, voilà que les tenants de l’UMPS veulent la fermeture des magasine qui sont ouverts le dimanche » (27 septembre 2013). Voilà, plutôt, que face aux organisations syndicales de salariés, le FN affiche une fois de plus son sectarisme réactionnaire qui préférerait démolir toutes les garanties collectives et toutes les solidarités sociales…
Le 30 septembre, cependant, Wallerand de Saint-Just – tête de liste du FN aux élections municipales à Paris – publie un communiqué qui rectifie quelque peu le tir. Il ne s’agit cependant pas de défendre davantage les intérêts des salarié-e-s, contre une emprise grandissante du patronat sur leurs rythmes de vie. Plutôt s’agit-il de privilégier les intérêts du « petit » capital, par rapport à ceux du « grand ». De Saint-Just écrit ainsi : « Si des autorisations d’ouvrir le dimanche doivent être données, c’est aux commerces indépendants, aux petites et moyennes surfaces qu’elles doivent être accordées. » Ce qui soulève, au passage, une question : jusqu’où faudra-t-il considérer un supermarché comme étant encore « moyen » ? Tout n’est cependant pas perdu, non plus, pour les plus grandes chaînes de distribution : « Si, un jour, la < grande distribution > se conduit de manière loyale à l’égard des producteurs, des intermédiaires et des consommateurs, des autorisations pourront lui être données. »
Une fois de plus, la pseudo-alternative présentée par l’extrême droite n’en est pas une pour les salarié-e-s, et s’il y a une opposition de la part du FN à certains projets du grand capital, c’est surtout pour garantir un espace à d’autres fractions du capital (« petit » et « moyen »)…

VISA – 11 Octobre 2013