mardi 15 octobre 2013

Sept ouvriers de SUD-PSA à Poissy en grève de la faim depuis le 18 septembre

Amplification et détérioration des conditions de travail, intimidations, discrimination syndicales et harcèlement moral sont une réalité quotidienne au sein de l’usine PSA Poissy. « Ras le bol », disent les grévistes de la faim, d’être l’objet de mesures vexatoires, des condition de travail infernales, des multiples arrêts de travail pour dépression des ouvriers sur les chaînes de montage et des pressions d’une hiérarchie qui n’hésite pas prendre des mesures disciplinaires arbitraires.
Il sont en grève de la faim illimitée, installés dans des tentes devant le siège social de Poissy.
Ce qu’ils revendiquent, c’est :
  • l’amélioration des conditions de travail,
  • l’arrêt des harcèlements moraux,
  • l’arrêt de la discrimination et des atteintes aux droits syndicaux,
  • la réparation des préjudices subits.
Le combat de fond des grévistes de la faim est celui de tous les salariés de PSA Poissy, broyés par les conditions de travail et le « système PSA » de gestion de personnel.



Une charge et une organisation du travail intolérable.

Suite à la fermeture du site d’Aulnay, Poissy a récupérer le montage d’un modèle Citroën alors que les chaînes de montage tournaient déjà à plein rendement. Avec 11.000 ouvriers en 2002 ce sont 280 véhicules qui sortaient chaque jour des chaînes. Aujourd’hui ce sont 460 véhicules qui sont produit avec seulement 4470 ouvriers, dont 1800 intérimaires, qui font les 3X8.
Malgré cela, les périodes chômage techniques se multiplies, la nouvelle organisation du travail et l’accord compétitivité dégradent encore plus les conditions de travail : plannings de travail non respectés, appel à venir travailler au pied levé, heures supplémentaires non majorées en raison d’un nouveau système de compteur collectif, impossibilité de récupérer des heures supplémentaires, ergonomie des postes de travail difficile…
A tout cela s’ajoute la recrudescence des accidents du travail, des maladies professionnelles et des arrêts de travail qui sont les conséquences d’un harcèlement moral et de pressions quotidiennes.
Des droits syndicaux bafoués.
Créée en 2006, la section syndicale SUD Industrie est aujourd’hui représentative au sein de PSA Poissy ce qui n’est pas du goût de la Direction qui n’a de cesse d’entraver les droits syndicaux : un local « poubelle » attribué comme « bureau », panneau d’affichage derrière une porte et à un autre emplacement que celui des autres syndicats, pas de dotation de matériel alors que cela est prévu dans la C.C., changement de postes de travail des militants SUD ou mise au placard, retrait de leur outil de travail, « traçage » des militants syndicaux, envoi des agents de sécurité lors de distribution de tracts sont notamment le lot quotidien des syndicalistes SUD et constaté par écrit par l’Inspection du Travail.
A tel point que la Cours d’Appel de Versailles a condamné la direction de PSA Poissy pour harcèlement moral et discrimination syndicale en mai 2013. Depuis…rien n’a changé ! le DRH est toujours soutenu dans son management et ses méthodes d’un autre temps.

Pressions et tentatives de divisions à l’encontre des grévistes de la faim

La première réponse de la Direction aux problèmes soulevés par les grévistes a été une tentative de les déloger par la force en voulant arracher banderoles et drapeaux avec l’équipe de sécurité, DRH en tête, suivie de nombreuses menaces en présence d’un huissier.
Les ouvriers de PSA Poissy venant exprimer leur solidarité à leur collègues sont filmés par la Direction et convoqués.
Face à la détermination des grévistes de la faim, la Direction parisienne a détaché un DRH pour « discuter » avec les grévistes, en fait essayer de les isoler et de les acheter en proposant d’examiner les seuls cas des grévistes et en affirmant son soutien au DRH de Poissy. La réponse des grévistes a été de claquer la porte et de réaffirmer, s’il en était encore besoin, que leur combat est celui de l’ensemble des ouvriers de Poissy.
La solidarité s’organise autour de leur combat. Des délégations d’organisations politique et syndicales, des individuels se rendent sur place, certains dorment avec eux.
Après avoir appelé à plusieurs rassemblements devant le pôle tertiaire de PSA Poissy et une permanence constante de militants qui passent exprimer leur solidarité avec la lutte des grévistes de la faim, il a été décidé en assemblée générale de constituer un comité de soutien.
Les objectifs de ce comité de soutien seront :
  • de coordonner les actions de solidarité et de les organiser,
  • de dénoncer la politique managériale et anti-syndicale chez Peugeot Poissy
  • d’appeler a l’unité intersyndicale interprofessionnelle pour casser l’omerta entourant les pratiques de PSA.