jeudi 17 octobre 2013

Pourquoi le FN monte et pourquoi il faut le faire reculer

Dimanche 13 octobre, le candidat Front national a remporté l’élection cantonale de Brignoles (Var) avec près de 54 % des voix. La victoire électorale de ce petit bureaucrate fasciste se déroule dans un climat particulièrement inquiétant : montée des idée d’extrême droite partout en Europe et des violences criminelles qui vont avec (meurtres et agressions de militant-e-s, d’immigré-e-s, d’homosexuel-les), baisse des luttes sociales et découragement des exploité-e-s face au rouleau compresseur capitaliste.
Au lendemain du premier tour, le 6 octobre, il était de bon ton de relativiser le gros score du front national au premier tour. Certes le Front national ne progressait pas en nombre de voix par rapport aux précédentes élections cantonales. Pourtant son score, ajouté à celui d’un dissident d’extrême droite du Parti de la France (9 % des voix) était suffisamment élevé pour qu’on s’en inquiète. Par ailleurs, pourquoi aurait-il fallu en conclure qu’une part non négligeable des abstentionnistes ne voyaient pas d’un bon œil ce score ? La victoire du FN au second tour est venue confirmer cette inquiétude.


Parti au passé criminel...

Comment se fait-il, qu’aujourd’hui, tant de personnes en arrivent à placer leurs espoirs dans un parti qui pourtant porte en lui un passé criminel (celui de la collaboration, de la torture en Algérie, de l’assassinat de Brahim Bouarram) et qui incarne un futur synonyme de haine, de division et d’écrasement pour toutes et tous les travailleurs ?
Ce score électoral s’explique par deux raisons principales :
  1. Une montée des idées d’extrême droite alimentée par une classe politique qui, pour masquer sa soumission aux riches et aux patrons – et les politiques antisociales qui vont avec –, stigmatise les plus exclu-e-s (immigrés, jeunes, Roms). Du PS au FN, en passant par l’UMP ce sont les mêmes discours à quelques nuances près : il vaut mieux tirer sur celles et ceux qui souffrent le plus de la violence économique et sociale du capitalisme que de s’attaquer aux vrais problèmes des millions de salarié-e-s, retraités, chômeurs et chômeuses de ce pays. Pourtant ce ne sont ni les immigré-e-s, ni les Roms qui réduisent les salaires, qui cassent les retraites ou qui augmentent les prix ou les loyers. Ce sont les capitalistes et leurs laquais politiques.
  2. Un désespoir causé par les difficultés sociales et économiques. Beaucoup se jettent dans les bras du FN en pensant que ce parti incarne un espoir à travers ses solutions démagogiques : politique nationaliste, sortie de l’euro, etc. Ceux et celles-là se trompent. Et si le FN arrive au pouvoir un jour, la gueule de bois risque d’être violente.

...et parti capitaliste

Derrière de pseudo discours antilibéraux, Le Pen père et fille ont toujours défendu la liberté d’entreprendre, la chasse aux organisations syndicales, les cadeaux aux patrons... à condition que ceux-ci soient français. Le FN est un parti capitaliste dirigé par des millionnaires. Le nationalisme du FN signifie seulement que ce parti entend nationaliser le capitalisme. Capitalisme français, capitalisme international ou européen le résultat est le même pour le peuple : exploitation économique, vie chère pour les salarié-e-s. Que nous importe d’engraisser par notre travail un capitaliste chinois ou un capitaliste français ? Ce que nous voulons c’est la destruction de cette exploitation. Ce que nous voulons, c’est le pouvoir pour toutes celles et ceux qui triment au quotidien.
Alternative Libertaire met en garde celles et ceux qui par désespoir se jetteraient dans les bras du FN ou qui, pour "sanctionner la classe politique", seraient tentés de le faire. Voter FN ce n’est pas faire entendre sa voix. C’est au contraire l’éteindre définitivement sous le bruit de bottes du fascisme.
Alternative Libertaire défend au contraire la solidarité des exploité-e-s. Le système est pourri, la classe politique est corrompue. Le seul espoir des exploité-e-s réside dans leur union et leur capacité à lutter concrètement toutes et tous ensemble contre le capitalisme. Dans nos quartiers, nos entreprises, nos écoles, universités, unissons nous contre le péril fasciste et l’exploitation capitaliste.
Alternative libertaire, le 17 octobre 2013