dimanche 8 novembre 2015

Projection débat « Paris Grand Capital » : une lutte des classes urbaine

François Lathuilliere, le jeudi 12 novembre à 20h // au CICP (21 ter rue Voltaire 75011 Paris - m° Rue des boulets).
Projection du film, suivi d'une discussion avec le réalisateur
Le grand Paris est en marche, sa banlieue attise les appétits du capital. À Ivry, Alain observe les pelleteuses, on détruit l'usine à côté de sa boulangerie. À Bagnolet, des immigrés sont expulsés d'un squat, ils font face aux CRS sous la neige. À Pantin, Monsieur le Maire fait visiter sa ville en bus, il vante ses réalisations aux futurs habitants.
Ce film documentaire est une balade dans le chaos de la restructuration urbaine. Il donne la parole à ceux qui ne l'ont pas.
Quelques extraits du texte du livret du film, qui explique l'histoire du film :
"En 2009, dans le quartier des Coutures à Bagnolet, un peu par hasard, je filme l'expulsion d'un squat en plein hiver sous la neige. Les travailleurs africains expulsés manu militari sans même avoir pu récupérer leurs affaires, me prennent pour un journaliste. Ils s'adressent alors à la caméra pour témoigner de leur indignation. La rage est difficilement contenue face à une rangée de CRS impassibles, fraîchement débarqués de leur province. (...) 


En 2011, je participe au Collectif des mal-logés du 18eme sans frontières. Entre deux réunions le dimanche après-midi dans le parc de la Goutte d'Or, on mène des actions dans plusieurs mairies et autres administrations. (...) Au printemps, suite à l'immolation d'une mère de famille désespérée dans le hall de la mairie de Saint-Denis, on décide d'ouvrir un squat dans le quartier des Cornillons à la Plaine Saint-Denis. Juste après l'ouverture, on fait du porte à porte pour avertir les gens du quartier de l'ouverture du squat. Je parle avec Mme Cardoso, qui me dit : « cet immeuble est vide depuis trop longtemps, ce n'est pas normale alors que des gens sont à la rue ».


 Je rencontre aussi les époux Matias. Ces trois personnes accepteront plus tard de participer au film. Le lendemain matin, nous sommes expulsés. (...) Je décide alors de faire un pas de côté pour me lancer dans la réalisation d'un film. Petit à petit, je commence à tourner des images, je vais le faire pendant deux ans. (...) Le film donne la parole à ceux qui ne l'ont pas. Il n'y a pas de discours de spécialistes. Trop souvent la parole populaire ne vient qu'illustrer les discours des professionnels de la récupération. Comme si les gens étaient trop bêtes pour ne pas comprendre ce qui leur arrive. Quand il s'agit de la banlieue parisienne, c'est encore plus caricatural. Elle concentre sur elle les stéréotypes et les fantasmes distillés par les médias.J'ai toujours eu du mal à me taire, dans le film je dialogue avec les personnes filmées. La caméra se balade dans le chaos de la réorganisation des villes de banlieue : des expulsions aux pelleteuses, des manifestations aux interventions de la police."