Dans La conscience mystifiée,
publiée en 1936, Henri Lefebvre et Norbert Guterman soumettent à l'analyse l'aspect public de la conscience sociale. Ils démontent les
mécanismes qui permettent aux pouvoirs dominateurs d'imposer aux
individus des représentations inverses aux réalités. Ainsi peuvent-ils
élargir la théorie de l'aliénation de Marx.
Pour eux «fétichisme, aliénation, mystification sont trois termes presque équivalents, trois aspects d'un seul fait».
Ce livre au destin maudit (rejeté à sa
publication par le communisme soviétique, proscrit et brûlé plus tard
par les nazis) était le premier d'une série devant s'intituler «Science
des idéologies». Les deux auteurs y distinguent deux éléments
fondamentaux : la conscience sociale et la conscience privée.
Mystifiées, ni l?une ni l?autre ne peuvent passer pour critère de
vérité. Hier et aujourd'hui séparées, il s'agissait précisément d'en
retrouver théoriquement l'unité.
Ce projet ne fut jamais réalisé en totalité:
Norbert Guterman, immigré de Varsovie et «sans papiers» dut d'abord fuir
la France, ensuite arriva la guerre où Henri Lefebvre entra en
résistance. Dans les années 1950, Henri Lefebvre rédige seul une série
d'articles retrouvés par hasard : «La conscience privée». On a ainsi une
idée de ce qu'aurait été le second volet de la science des idéologies.
Où l'analyse de la «conscience individualiste» révèle que les caractères
de cette «conscience privée» résultent d'une «privation» du lien lucide
avec le social.
Préface de Lucien Bonnafé, René Lourau, Armand Ajzenberg
Dans cet ouvrage paru en 1936, les deux auteurs soumettent à
l?analyse l'aspect public de la conscience sociale. Ce livre eut un
destin maudit car rejeté à sa publication par le communisme soviétique
et brûlé plus tard par les nazis.
Pages : 264 pages
Format : 165 x 230
ISBN : 2907993291