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samedi 18 juin 2016

Révoltes, insurrections, grève de masses, ...

... L'Amérique latine s'embrase.


Loin des délires militaro-mythomanes des activistes et des grèves domestiquées des syndiqués, la Colombie et le Mexique s'embrasent. En toile de fond : en Colombie les communautés prolétarisées que la bourgeoisie ne semble plus pouvoir diviser (prolétaires ruraux et afro-colombiens, précaires insoumis, ...) ; au Mexique les enseignants (aucun rapport avec les citoyennistes dociles d'Europe de l'Ouest), auxquels s'agrègent d'autres prolétaires, continuent la lutte radicale qu'ils avaient amorcée il y a quelques années.


A Mexico, les prolétaires de l'enseignement, toujours auto-organisés à la base ou en dehors de la Coordinadora Nacional de Trabajadores de la Educación (CNTE), entrent donc à nouveau dans la lutte. La vidéo ci-dessus, d'un média anarchiste américain (version originale), explique en partie la dynamique en présence dans ces deux pays ou le capitalisme tente de conjuguer à la fois, d'une façon schizophrénique, modernisation (de l'exploitation) et décomposition (de la valorisation du capital).


En Colombie, depuis le 30 mai 2016, les exploités en révolte unissent les catégories du prolétariat que nous avons cités plus haut mais également les indigènes colonisés et les routiers. La position stratégique de ces deux pays pourraient bien faire tache d'huile en Amérique centrale, voire même établir des jonctions avec d'autres fractions de prolétaires auto-organisés en Amérique du Sud (Chili ou Brésil). 


La force de mouvement colombien est son organisation à la base pour une partie de celui-ci, sa faiblesse est qu'une autre partie des comités d'action sont noyautés par les gauchistes (les guévaristes sont une véritable plaie mythomaniaque dans toute l'Amérique latine) voire certaines tendances nationalistes ; à cela on peut ajouter l'absence de perspectives plus concrètes mettant en cause le capitalisme dans les problèmes soulevés par les prolétaires révoltés, au lieu d'une revendication de concessions gouvernementales. Ainsi l'autonomie prolétarienne reste relativement entravée par un certain nombre d'obstacle liée à la mystification de certaines problématiques politiques (la négociation comme possibilité de sortie de conflit, etc.) - d'où l'immobilisation du mouvement dans l'idéologie du blocage et ses conséquences d'auto-blocage d'une perspective anticapitaliste.


Au Mexique, la lutte s'intensifie depuis le 15 mai. Au Chiapas la conscience de classe a pris une dimension stratégique, essentielle au développement d'un mouvement de masses auto-organisés : la neutralisation des médias bourgeois. Dans le Oaxaca la police anti-émeute a du négocier son retrait avec les prolétaires déterminés (pour cette situation pas de délires mythomanes virilistes sur le potentiel de secteurs du prolétariat - les dockers ou autres- et qui finalement ne font jamais rien). Loin d'un discours corporatiste (le multi-corporatisme instrumentalisé en France par les centrales syndicales n'est pas la lutte des classes) les prolétaires de l'éducation élargissent le champs de leurs positions théorico-pratiques. En retour les masses mexicaines soutiennent le mouvement en actes.